A Propos de l'Anarchie

Anarchie & Autorité

(2012)

 


 

Il y a deux mythes qui constituent une diffamation de l’anarchie et des anarchistes :

  • l’anarchie c’est le désordre
  • les anarchistes n’acceptent aucune autorité

En effet, ceux qui veulent dominer les autres ne peuvent concevoir aucun type d'ordre basé sur l’auto-organisation comme l’envisagent les anarchistes.

 

 

« Même le théoricien de l’anarchie, qui exprime une philosophie basée sur l’idée que le contrôle par l’état ou par le gouvernement constitue une méchanceté absolue, croit qu'avec l’abolition de l’état politique d’autres formes de contrôle social vont devenir opératives ;  son opposition aux régulations gouvernementales dérive de sa conviction que d’autres modes de contrôle, plus convenables, vont devenir effectifs une fois l’état disparu. »
John Dewey, Experience and Education, 1938

 

Le fait est que « anarchie » signifie absence de domination et réalisation d’un ordre spontané. « Anarchie » ne signifie ni absence de règles ni absence d'ordre. C'est ce qu'un pouvoir comme l’état veut faire croire, mais cela est faux et absurde.
En réalité les anarchistes ont écrit en faveur de l’organisation, mais une organisation non imposée et qui dérive librement et spontanément des individus et des expériences de vie.

 

« L’organisation n’est que la pratique de la coopération et de la solidarité ; elle est une condition naturelle, nécessaire de la vie sociale ; un fait inéluctable qui s’impose à tous, soit dans la société humaine en général, soit dans quelconque association de gens qui ont un but commun à atteindre. »
Errico Malatesta, Anarchie et organisation, 1927

 

« ... l’organisation libre, formée et gardée par la libre volonté des associés sans aucune trace d’un pouvoir dominant, c’est-à-dire sans que quiconque ne s’attribue le droit d’imposer sa volonté aux autres. »
Errico Malatesta, Anarchie et organisation, 1927

 

Plus récemment, Colin Ward a défini l’anarchie comme une théorie de l’organisation et a énoncé quatre principes qui sont derrière les formes anarchistes d’organisation :

« (1) volontaire (2) fonctionnel (3) temporaire (4) petit.
Les formes anarchistes devraient être volontaires pour des raisons évidentes. Il n’y a aucune raison de se battre pour la liberté individuelle et la responsabilité si, en même temps, nous voulons des organisations à participation obligatoire.
Elles devraient être aussi fonctionnelles et temporaires précisément parce que la permanence à temps indéfini est un de ces aspects qui endurcissent les artères d’une organisation, lui donnant un intérêt caché dans sa propre survie, en garantissant les intérêts des professionnels employés plutôt qu'en performant ses fonctions au service des usagers.
Elles devraient être petites précisément parce que dans des groupes où les individus ont des rapports directs, les tendances hiérarchiques propres aux organisations ont moins d’opportunités à se développer. »

Colin Ward, Anarchism as a Theory of Organization, 1966

 

 

Se référant à l’autorité, Michael Bakounine a déclaré très clairement que les anarchistes n’y sont pas du tout opposés, à condition qu’elle ne soit pas imposée mais acceptée librement.

« ... il n’y a pas d’autorité fixe et constante, mais un échange continu d’autorité et de subordination réciproques, temporaires et, surtout, volontaires. »
Michael Bakounine, Dieu et l’état, 1882

 

Bakounine était surtout opposé aux règles imposées par les soi-disant savants qui voulaient diriger, comme les hommes d’état, la vie de tout le monde.

« Imaginez-vous une académie de savants, composée des représentants les plus illustres de la science : imaginez cette académie chargée de légiférer pour organiser la société et que, inspirée seulement par le plus pur amour de la vérité, elle ne produise rien d’autre que des lois en harmonie absolue avec les plus récentes découvertes de la science. Et pourtant, je suis convaincu que ces lois et cette organisation seraient une monstruosité ... »
Michael Bakounine, Dieu et l’état, 1882

 


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