A Propos de l'Anarchie

Anarchie & l'Etat

(2012)

 


 

L'aspiration et le but central des anarchistes sont la fin de tout pouvoir dominant et de toute institution contraignante. L'état territorial national moderne représente l'institution la plus dominante et la plus contraignante et à cause de ça, il faut la mettre à côté et la laisser derrière nous, si nous voulons que les individus libres et les communautés volontaires puissent se développer et s'épanouir.

 

 

Dans le passé, l'idée de l'abolition de l'état pour tous était le motif conducteur qui liait tous les anarchistes. Cette position a été mieux développée et précisée avec des mots plus précis par certains anarchistes comme Gustav Landauer. Dans un de ses écrits il a affirmé que l'état n'est pas quelque chose que l'on puisse casser pour le détruire.

« L'état est une relation sociale, une certaine façon des êtres humains de se rapporter l'un à l'autre. L'État peut être détruit en donnant vie à de nouvelles relations sociales, par des êtres humains qui se rapportent entre eux d'une façon différente. » Gustav Landauer Schwache Staatmänner, schwächeres Volk!, 1910

 

Cela est un point très important qui clarifie que l'idée primitive de changer la société avec la violence et les bombes n'a rien à voir avec l'anarchie. Se défendre contre l'agression est une chose acceptable et légitime ; l'utilisation de la violence pour se défaire de l'état est quelque chose d'insensé parce que pareilles actions ne construisent pas de nouvelles relations sociales (libres et volontaires) et donc n’amènent pas à l'anarchie.

 

 

A propos de l'état, un autre anarchiste, Max Nettlau, a examiné la question suivante : « que faire des réactionnaires qui ne veulent pas s'adapter à la liberté » et il a répondu à cette question dans une façon très originale :

« Ils pourraient garder leur état à leur gré; cela ne nous concerne plus, ne nous touche pas plus que les idées drôles d'une secte religieuse, à laquelle personne ne s'intéresse. Ainsi il s'avèrerait que tôt ou tard la liberté trouvera son chemin. » Panarchie. Une idée oubliée de 1860, 1909

 

Cette idée de sociétés-communautés parallèles, certaines avec et d'autres sans l'état, avait été développée précédemment par le botaniste Paul Emile de Puydt. Il s'agit d'une proposition de méthodologie sociale, c'est-à-dire que cela représente une réponse à la question suivante : quelle est la meilleure méthode d'organisation sociale pour répondre à l'exigence universelle de choix volontaires libres ? Et à cette question, de Puydt donne une réponse qui est la plus anarchiste possible : laisser chacun décider à quelle organisation sociale il/elle veut s'associer (choix volontaire) et s'abstenir d’imposer à quelqu'un ses propres choix (principe de non-agression).

 

L'idée de communautés volontaires et d'états volontaires est vraiment anarchiste parce que les anarchistes sont contre l'état territorial monopoliste qui s'impose à tous, mais ils ne sont pas (ou ils ne devraient pas être) contre l'état librement choisi et accepté par certains individus comme une entité qui règle et organise la vie de la communauté dont ils sont membres volontaires. Cet aspect devrait être souligné très clairement. L'aspect distinctif de l'anarchie est le volontarisme (les choix volontaires de chacun) et pas la fin de l'état imposée à tous.

 

 

Ce qu'on doit éliminer est la souveraineté de l'état territorial monopolistique parce que là est le problème. Un état volontaire ne devrait pas constituer un problème pour les anarchistes de la même manière que l'appartenance volontaire à une église.

 


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